PORTRAIT
Maxime Laguerre vit dans le Monde réel comme un poisson dans l'eau alors qu'un grand nombre de nos contemporains vit déjà dans un monde virtuel.
Il garde les deux pieds sur terre, ne prend pas les vessies pour des lanternes, possède un bon sens robuste qui lui sert de boussole.
Personnalité forte, il observe nos agitations et nos dérèglements avec le regard acéré mais souvent réprobateur du sage qui sait que si nous ne redressons pas la barre nous irons tôt ou tard dans le mur.
Maxime Laguerre est certes un vigoureux contempteur de nos divagations et de nos turpitudes, mais à la manière élégante des moralistes du XVIIe siècle.
Avec courage, en cette époque de petits esprits, de penseurs frileux, de philosophes médiocres, Maxime Laguerre engage le fer avec les idéologues fumeux ou simplement malhonnêtes, sapant le socle sur lequel reposent leurs idoles, démolissant avec une joyeuse allégresse leurs arguments mensongers
Un silence impressionnant entoure son uvre. Car, ce défenseur du véritable savoir et du savoir-faire, dérange. La mafia intellectuelle, la nomenklatura de la pensée unique doivent le considérer comme un dangereux terroriste qui ose dynamiter les forteresses réputées imprenables où ils pensaient avoir relégué à jamais les idées justes et vraies, fondements de notre civilisation.
Il faut absolument lire son uvre, même si d'un ouvrage à l'autre l'auteur expose les mêmes idées, confesse les mêmes convictions, enfonçant avec patience et ténacité le même clou. Ses écrits nous ouvrent l'esprit comme un bon vin pris avant chaque repas nous ouvre l'appétit !
L'ORDRE NATUREL
En 1990, je ne connaissais pas Maxime Laguerre. Un jour, son ouvrage L'Ordre Naturel m'est parvenu tout simplement par la poste, sans que je l'aie commandé.
C'était le premier livre reçu en shareware, cette forme de vente moderne souvent utilisée pour la diffusion de produits informatiques.
Une notice accompagnait l'ouvrage. Elle expliquait que l'auteur n'avait trouvé que cette solution pour faire connaître son ouvrage, refusé par plusieurs dizaines d'éditeurs.
L'auteur avait donc édité son uvre à ses frais et l'avait adressée à un certain nombre de personnes inconnues de lui, choisies aléatoirement sur le bottin. Si le lecteur appréciait le livre il aurait la courtoisie d'en adresser le montant à l'auteur, sinon, il le donnerait à un ami, à un voisin ou le jetterait à la poubelle.
Cette notice ne disait pas exactement cela, mais voilà, avec le temps, ce que j'en ai retenu.
J'ai lu L'Ordre Naturel dans la nuit. Étonné, surpris, enthousiasmé. Maxime Laguerre disait avec simplicité et élégance des choses que je pensais tout bas sans avoir le talent de les énoncer aussi clairement.
J'adressai donc à l'auteur un chèque du montant du prix suggéré, accompagné d'un petit mot.
Par la suite nous nous sommes téléphoné.
M. Laguerre devait venir me voir lors d'un passage à Paris. Cela ne s'est pas fait.
Deux ans plus tard, il publia un autre livre tout aussi percutant, enfonçant le clou de sa pensée avec persévérance : Les Mirages du progrès, paru aux Editions André Bonne.
Il y a quelques jours (1999) j'ai relu ces deux ouvrages : ils n'avaient pas pris une ride. Dans certains passages je retrouvais quelques idées exprimées entre temps par Baudouin de Bodinat (La Vie sur Terre), mais le ton de Laguerre est moins pessimiste.
2000
Nouvel entretien téléphonique avec l'auteur qui m'envoie aussitôt son dernier livre : Un autre regard sur l'éducation paru aux Editions EMS.
Un régal. Un livre à remettre toutes affaires cessantes à tous les enseignants et à tous ceux qui se préoccupent de l'éducation des enfants.
Voilà
Je ne savais pas alors si Maxime Laguerre était jeune ou vieux, riche ou pauvre, s'il écrivait sous son vrai nom ou sous un pseudonyme, mais ce que j'avais compris à lire ses ouvrages : il était l'un des plus remarquables esprits de ce temps.
Qu'il rame vigoureusement à contre-courant, c'est indéniable. Qu'il ne soit pas un professionnel de l'écriture, c'est évident!
Si ses idées ne sont pas politiquement correctes, ni dans l'esprit du temps, du moins les exprime-t-il avec courtoisie et clarté.
Son nom figurera sans doute dans les encyclopédies du futur entre Edmond Laguerre, le mathématicien auteur de la formule du même nom et Arlette Laguiller la touchante militante trotskiste.
2005
Quinze ans après avoir lu son premier livre, j'en sais un peu plus sur Maxime Laguerre car Maxime Laguerre existe, je l'ai rencontré.
Enfant, il passait des heures à observer les insectes. Il rêvait de devenir entomologiste.
Puis ce fut la vie des oiseaux et des animaux sauvages qui le passionna, non pas à travers de lectures ou les idées des autres, mais par ses propres observations.
Après avoir mangé de la vache enragée, il eut l'occasion, à l'âge de 25 ans, de racheter pour 500 frs une SARL d'import-export au bord de la faillite.
Avec une secrétaire comme unique collaboratrice, il s'efforce de sauver l'entreprise. Créatif et plein d'imagination, il entreprend de commercialiser divers articles en matière plastique dont il est l'inventeur et, dans un premier temps, les fait breveter et réaliser par d'autres.
Comme cela marche bien, il décide de fabriquer lui-même ses produits et crée une entreprise de plasturgie dans l'Orne.
Sans aucune formation administrative, commerciale ou technique, il se lance courageusement dans l'aventure.
Devenu chef d'entreprise, il développera son affaire, évoluant sans filet dans un environnement concurrentiel, conscient que toute erreur de gestion de sa part serait durement sanctionnée.
En trente ans de travail acharné, Maxime Laguerre devient le N° 1 en Europe dans son créneau, avec un chiffre d'affaires de plus de 20 millions d'euros HT. déposant près de 40 brevets.
Aujourd'hui, ses distractions sont la marche, le jardinage, la pêche, la quête de champignons.
Ayant pris un certain recul, Maxime Laguerre nous fait part de ses réflexions sur notre société, notre civilisation, notre destinée, dans des ouvrages nourris par son expérience personnelle et les observations de toute une vie.
OUVRAGES PARUS :
L'Ordre naturel Essai à contre-courant (1990)
Les Mirages du progrès (1996)
Un autre regard sur l'éducation (1999)
Retour au réel (2003)
Progrès et décadence (2004)
Le Progrès : un engrenage fatal (2005)
Marc Schweizer
(Janvier 2006)
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