Les géants de notre littérature
ne nous ont pas seulement légué
de grandes oeuvres
mais aussi des exemples de la
noblesse
et de la fermeté de leur
caractère.
Ils ont rarement courbé
l'échine devant les puissants,
ni baissé culotte ou
léché les bottes.
Ils préférèrent
l'exil, la pauvreté, la mort
au déshonneur.
La plupart de nos plumitifs
contemporains
vont à la soupe.
Compagnons de la gamelle, ils
cirent les pompes
de leurs maîtres, hurlent
avec la foule,
sans jamais oser parler vrai,
parler juste,
garder la tête haute.
Joseph Sigward : Messages sur
le Web
Si je vous dis, le rouge est de
Lille, vous me direz : non la gueuse est de Lille.
Si j'insiste avec le rouget de l'Isle,
vous me rétorquerez : cette rivière n'a pas plus de poisson
que la Lys au pays de la mère Veil.
Si je continue avec le rougeaud
de Lille, vous penserez à Mauroy.
Arrêtons là ! Je veux
parler de Claude Rouget de Lisle, officier révolutionnaire, celui
qui composa en 1792 les paroles et (peut-être) la musique du Chant
de guerre pour l'armée du Rhin, qui devint la Marseillaise.
La musique, je préfère
ne pas en parler, le texte ne fait pas dans la nuance, c'est le moins que
l'on puisse en dire. Souvenez-vous, il propose d'irriguer nos champs avec
le sang des ennemis.
Déjà que l'on a la
vache folle... si, en plus, nous avions (Marcel Dassault) le blé
fou...
Le Chant du Départ a plus
de panache... à mon sens !
Or, ce révolutionnaire pur
et dur était en fait une girouette pas très recommandable.
En 1814, alors que les coalisés
occupaient Paris, il osa adresser au tsar victorieux ces quatre vers :
"Sois le héros du
siècle et l'orgueil de l'Histoire
Punis de l'Occident l'exécrable
oppresseur ;
Aux Français consolés,
fais chérir la victoire,
Rends aux Bourbons leur trône,
à nos lys leur splendeur."
En 1915, le gouvernement décida
de transférer ses cendres de Choisy-le-Roy aux Invalides ; une occasion
de ranimer le moral pour des politiques mauvais historiens.
On ne les retrouva point, et à
la place, les fossoyeurs embarrassés mirent celles d'une jeune fille
de seize ans !
N'empêche que fleurissent
un peu partout, des rues, des squares, des lycées, et même,
à Choisy une statue Rouget de l'Isle.
Au pays de la mémoire courte,
à quoi sert de l'avoir longue...
Copyright : Joseph Sigward
Insoumission
"Le monde ne sera sauvé,
s'il peut l'être, que par des insoumis. Sans eux, c'en est fait de
notre civilisation, de notre culture, de ce que nous aimions et qui donnait
à notre présence sur terre une justification secrète.
Ils sont, ces insoumis, le «sel de la terre» et les responsables
de Dieu." (André Gide, Journal)
Physiologie de la guerre
- Pourquoi me tuez-vous
?
- Eh quoi! Ne demeurez-vous
pas de l'autre côté de l'eau? Mon ami, si vous demeuriez de
ce côté-ci, je serais un assassin, cela serait injuste de
vous tuer de la sorte; mais puisque vous demeurez de l'autre côté,
je suis un brave, et cela est juste. (Pascal,
Pensées)
Constat
"Nous avons beau monter sur des
échasses, il faut encore marcher avec nos jambes; et sur le plus
haut trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul." (Montaigne,
Essais)
Tyrannie
"...Nulle tyrannie plus terrible
que la tyrannie convaincue d'être la gardienne désintéressée
du peuple.
En effet, le mal que peut faire
un tyran cruel de sa nature est limité au domaine de ses intérêts
personnels et de sa cruauté; mais le tyran honnête et qui
obéit à des raisons supérieures, celui-là peut
faire un mal sans limite." (Arthur Koestler,
Spartacus)
Obéir à la nature
"La vraie marque d'une
politique positive est de ne point chercher à remplacer une constitution
politique par une autre, mais plutôt d'imprimer à celle qu'on
trouve existante des variations petites et suffisantes. C'est ainsi que
l'horticulteur a perfectionné les poires, obéissant à
la nature et la prenant d'abord comme elle est." (Alain,
Propos 1922)
Vérité taire
(Rutebeuf)
"Puisqu'il faut la vérité
taire,
De parler n'ai-je plus que faire.
Vérité j'ai dite
en maints lieux:
La dire devint périlleux
A ceux qui n'aiment vérité,
Qui ont mis en autorité
Tels choses que mettre n'y doivent
Ils nous trompent et nous déçoivent."
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Les Mirages du Progrès
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