ALEXIS CARREL

un beau sujet de polémique

Carrel

en voilà un beau sujet de polémique, Victor !

 
 
Le chirurgien, prix Nobel 1912 de physiologie et de chirurgie physiologique, était aussi sociologue et biologiste. Or, l'alliance des deux derniers termes est dangereuse pour le risque induit du politiquement incorrect.
Ajoutez à cela qu'il était Lyonnais ce qui, pour les mandarins parisiens, était fâcheux...
Il passa deux ans à l'université de Lyon, et partit ensuite aux Etats-Unis, Université de Chicago, Institut Rockefeller de recherche médicale à New York.

Le chercheur

C'est là qu'il fit des recherches sur la conservation des tissus à l'extérieur du corps et sur l'application de ce procédé à la chirurgie. Sa culture de tissu de coeur de poulet fut conservée vivante pendant plus de trente ans ; j'écris bien : trente ans !
Pendant la Première Guerre mondiale, Carrel revint en France où il participa à la mise au point de la méthode Carrel-Dakin de traitement des blessures par des irrigations d'antiseptique. Il fit aussi étudier mathématiquement par Pierre Lecomte du Noüy la vitesse de cicatrisation des blessures ; cela permit à ce dernier de présenter dans Le Temps et la Vie, la conception d'un temps biologique propre à la substance vivante. Après 1919, il continua son travail à l'Institut Rockefeller. 

Le philosophe

A partir de 1930, Carrel s'engage dans des réflexions philosophiques et c'est, en 1935, le fameux livre : L'Homme, cet inconnu ; un exposé très critique des dangers qui menacent l'humanité. Il commet l'imprudence d'évoquer des solutions qui, selon lui, permettraient à l'humanité de survivre. 
Malgré tout, le monde entier crie au génie...
En 1938, il publie, avec C. A. Lindbergh, un ouvrage intitulé La Culture des organes. 
Le monde entier re-crie au génie...

La seconde guerre mondiale

Arrive la guerre. En 1939, il est chargé de mission par le ministère français de la Santé publique. Après la défaite, en 1941, Pétain lui confie la création et la direction, à Paris, de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains. Cette tribune lui permet de développer ses idées sur l'eugénisme, la natalité, la biotypologie, le développement des différences individuelles. A la libération, cet organisme est remplacé par l'Institut national des études démographiques.
Il meurt en 1944.

Réflexions sur la conduite de la vie

En 1950, Anne Carrel commet l'imprudence de publier : Réflexions sur la conduite de la vie*.  Elle y expose la célèbre triple loi :

 

1 - conservation de la vie, la survie organique ;
2 - propagation de la race, la reproduction génétique ; 
3 - l'ascension de l'esprit, la montée du psychisme par l'évolution.
 

Carrel soulignait surtout le décalage entre la progression rapide de la connaissance de la matière inanimée et celle trop lente des êtres vivants. Et pourtant cette dernière était capable, selon lui, de donner à l'humanité les moyens et les normes de sa propre ascension. Il voulait ainsi prolonger la science de l'homme par une anthropotechnie, qui eût fait pour l'homme ce que la technologie a fait pour les fusées.
Les idées de Carrel, trop véhément parce que passionné, intransigeant dans l'expression de ses convictions, furent dénoncées par le clan qui manipule des désinformés chroniques. 
Ainsi, les réflexions sur l'avenir du vivant et de l'humanité, déformées par la mauvaise foi des nouveaux censeurs, furent mises sous le boisseau.
Il reste de belles phrases :

 
Le corps et l'âme sont des vues prises du même objet 
à l'aide de méthodes différentes.

L'esprit n'est pas aussi solide que le corps.

Chaque homme est une histoire qui n'est identique à aucune autre.

L'éminence même d'un spécialiste le rend plus dangereux.

Et maintenant, chargez vos escopettes !

 

Joseph Sigward

 
* Réflexions sur la conduite de la vie n'est pas un livre d'Anne Carrel. La veuve du médecin et philosophe s'est contentée de mettre en ordre le brouillon et les notes du dernier ouvrage que son mari était en train de rédiger lorsqu'il est mort, et de lepublier, vers 1950, aux éditions Plon.

 

Un génie ou un fou ?

Je viens de découvrir Carrel chez un bouquiniste.
L'Homme cet inconnu m'a subjugué. Le livre ne m'a pas lâché de la nuit. Ce que dit Carrel est tellement à contre-courant de ce que l'on nous dit, de ce que l'on nous apprend, que j'en suis bouleversé.
S'il a raison c'est un génie, s'il a tort c'est un fou !
Mais a-t-on complètement tort ou complètement raison ?
Alain


A lire aussi :
Les Mirages du Progrès

Envoyez-nous vos réflexions
vos objections, vos critiques
 

Nous les publierons ici

 


Page d'accueil    Le rôle futur de la Médecine     Réactions     Apophtegme     Mes liens     E-mail