ALEXIS CARREL
Un géant traîné dans la boue 


Médecin et chirurgien français né en 1873 à Ste Foy près de Lyon, mort à Paris en 1944.
Etabli aux Etats-Unis, il travaille à l'Institut Rockfeller de New-York sur la suture des vaisseaux sanguins, la greffe des tissus et des organes, créant la chirurgie vasculaire, étudiant également la survie des cellules des tissus et des organes en dehors du corps.
Ces travaux lui valent en 1912, le Prix Nobel de Médecine.
En 1915, il met au point la fameuse eau Dakin qui, empêchant l'infection des blessures, sauve la vie de plus d'un million de soldats durant la grande guerre.
Alexis Carrel est également un pionnier de la transplantation d'organes et créa avec Charles Lindbergh la circulation extra-corporelle ouvrant la voie à la chirurgie thoracique et à celle de l'aorte.
L'oeuvre qui laissa l'empreinte le plus durable dans l'esprit de ses contemporains fut "L'Homme, cet inconnu", un livre de portée universelle paru en 1935.
Il y prônait le dépassement de soi-même, l'esprit de recherche et d'aventure.
Il y affirmait la préséance des valeurs morales et spirituelles sur les valeurs intellectuelles, privilégiant la formation du caractère plutôt que celle de l'intelligence.
Il souhaitait que l'on renonçât à la primauté de l'économique pour permettre à l'homme de se renforcer sur le plan physique et moral.
Comme Saint-Exupéry ou Van der Meersch, Alexis Carrel souhaitait que la jeunesse renonce au confort et adopte une attitude résolument héroïque.
Aujourd'hui, le parti de la pleurniche, de la dévergonde et de la paresse s'efforce lâchement de déboulonner Carrel de son piédestal en le traitant de collaborateur ! Et il existe des maires stupides pour oser suivre ses directives en débaptisant les écoles, les rues ou les places portant son nom.

 

AMOUR

Pour que la société soit prospère, il faut que ses membres soient unis les uns aux autres comme les pierres d'une muraille. Mais par quel ciment joindre ainsi les hommes ? Le seul ciment assez tenace est l'amour, cet amour qu'on rencontre parfois parmi les membres d'une famille, mais qui ne s'étend pas aux étrangers.
Aimer quelqu'un, écrivait Aristote, c'est lui vouloir du bien. Chose étrange, l'humanité a refusé jusqu'à présent de comprendre que vouloir du bien aux autres est indispensable au succès de l'existence collective. Cependant elle sait que l'amour de notre voisin, même de notre ennemi, le pardon des injures et la charité, constituent la base essentielle de la vie morale. Il y a déjà près de deux mille ans qu'elle a appris ces choses.

Loi d'amour

Les rares individus qui obéissent au commandement évangélique s'attirent parfois le respect des autres ; mais, en général, ils sont considérés comme des niais ou des illuminés. Personne ne réalise que cette loi d'amour constitue le principe essentiel de la prospérité des groupes humains et la condition même de leur survie.
Pourquoi un principe aussi certainement vrai est-il inappliqué? Probablement, parce qu'il était ineppliquable; et il était inappliquable parce qu'on n'a jamais cherché à rendre son application possible.
Le précepte d'aimer son voisin a un double aspect. Il commande explicitement à chacun d'aimer les autres; mais il commande aussi implicitement à chacun de se rendre digne d'être aimé par les autres, car il est au-dessus des forces humaines d'aimer le produit moyen de la civilisation industrielle, c'est-à-dire un individu égoïste, grossier, orgueilleux, paresseux, envieux, intempérant, méchant et lubrique.

Une utopie 

L'amour mutuel restera  une utopie tant que tous ne feront pas l'effort d'abandonner les habitudes qui les rendent odieux aux autres.
Ce n'est ni en élaborant de nouvelles idéologies, ni en réformant nos institutions politiques, que nous construirons une société meilleure.
C'est en nous réformant nous-mêmes, en nous libérant des vices qui nous séparent les uns des autres.
Alors, il deviendra possible au voisin d'aimer son voisin, à l'ouvrier d'aimer son patron, et au patron d'aimer son ouvrier. Seul l'amour est capable d'instaurer dans les sociétés humaines l'ordre que l'instinct a établi depuis des millions d'années dans le peuple des fourmis et dans celui des abeilles. 
(Alexis Carrel : Réflexions sur la conduite de la vie)
 
 
 

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