Rudolf Steiner
Ecrivain, philosophe et
pédagogue autrichien, né en Croatie (1861), mort à
Dornach 1925, Rudolf Steiner adhéra d’abord au mouvement théosophique
publiant des livres comme Théosophie et L’Initiation
(1904),
La Science occulte (1909). Il se sépare des théosophes
en 1913 pour fonder la Société anthroposophique et
s’installe en Suisse à Dornach près de Bâle, où
il édifie un théâtre, le Goetheanum
qui devint un haut lieu d’art, d’enseignement et de spiritualité.
Vaches folles
Un avertissement de Rudolf Steiner
datant de 1923
"L’homme mange régulièrement
des matières végétales et des matières animales.
Je vous ai déjà dit
une fois qu’il n’est absolument pas dans mon intention de plaider pour
un régime alimentaire quelconque, mais que je dis simplement comment
agit ce régime. Et, il est fréquemment arrivé que
des végétariens viennent à moi pour me parler de leur
tendance à perdre parfois légèrement connaissance,
etc.
Je leur disais alors : eh bien,
cela provient du fait que vous ne mangez pas de viande. Il faut considérer
les choses d’une manière tout à fait objective, n’est-ce
pas ?
Il ne faut pas vouloir arriver à
ses fins par la force. Mais que signifie «considérer d’une
manière objective» pour ce qui
est de la nourriture végétale et de la nourriture carnée?
Voyez-vous, messieurs, considérez
la plante. La plante parvient à développer son germe qui
est enfoui dans la terre de manière à ce qu’il donne des
feuilles vertes et des pétales de couleur. Et comparez une chose
comme celle que vous tirez de la plante ? soit vous cueillez directement
les épis, soit vous cueillez un chou tout entier et en faites un
plat cuisiné ?, faites donc une comparaison avec la viande,
avec la chair musculaire des animaux. La substance est tout à fait
différente, n’est-ce pas ? Mais quel lien y a-t-il entre ces deux
matières ?
Bons végétariens
Vous savez bien qu’il existe des
animaux qui se comportent en bons végétariens. Certains animaux
ne mangent pas de viande du tout. Prenons l’exemple de nos vaches, elles
ne mangent pas de viande. Les chevaux eux non plus ne sont pas carnivores,
ils ne mangent que des végétaux. Or, il faut bien se rendre
compte que l’animal ne se contente pas d’ingurgiter de la nourriture, mais
qu’il se débarrasse en permanence de ce qui se trouve dans son corps.
Vous savez par exemple que les oiseaux
muent. Ils perdent leurs plumes et doivent les remplacer par de nouvelles.
Vous savez que les cerfs perdent leurs bois. Vous-mêmes, lorsque
vous vous coupez les ongles, vous constatez ensuite qu’ils repoussent.
Mais ce qui apparaît dans ce cas, si visiblement, se déroule
constamment ! Nous éliminons constamment notre peau. [...] Et, en
l’espace de sept à huit ans, nous avons éliminé toutes
les cellules de notre corps que nous avons remplacées par un corps
neuf. C’est également le cas chez les animaux.
Régénération
Arrêtons-nous un peu sur une
vache ou sur un boeuf.
Eh bien, si vous les prenez quelques
années plus tard, la chair qui est en eux est complètement
renouvelée. Entre le boeuf et l’homme, c’est un peu différent
; la régénération est plus rapide chez le boeuf. Voici
donc sa chair renouvelée. Mais qu’y a-t-il à l’origine de
cette chair ? C’est ce que nous devons nous demander. Seules de pures matières
végétales sont à l’origine de cette régénération.
Le boeuf a lui-même produit sa chair à partir de matières
végétales. C’est la chose la plus importante qu’il faille
relever. Le corps animal est donc capable de transformer des végétaux
en chair. Eh bien, Messieurs, vous pouvez faire cuire un chou aussi longtemps
que vous le voulez, vous n’en tirerez pas de la viande. Vous n’arriverez
pas à en tirer de la viande en le mettant dans votre poêle
ou dans votre casserole, pas plus qu’il n’est possible de transformer en
viande un gâteau que l’on prépare. Il n’existe pas de technique
qui permette cela.
Mais, en somme, ce que l’on ne peut
pas faire techniquement se fait tout naturellement dans le corps de l’animal.
C’est tout simplement de la viande qui est produite dans le corps de l’animal.
Mais les forces nécessaires à cette opération doivent
d’abord se trouver dans le corps. Parmi toutes les forces techniques dont
nous disposons, ils n’en est pas qui permettent de transformer des végétaux
en viande. Nous n’en avons pas.
Des forces transformatrices
Notre corps, ainsi que le corps
de l’animal contiennent donc des forces capables de transformer des substances
végétales, des matières végétales, en
matières carnées.
Maintenant considérez une
plante.
En voici une. Elle se trouve encore
dans un pré ou dans un champ.
Jusqu’à présent les
forces qui ont agi en elle ont fait pousser des feuilles vertes, des baies,
etc. Supposez maintenant qu’une vache mange cette plante. Une vache ou
un bœuf qui mange cette plante la transformera en chair. Cela signifie
que le boeuf possède des forces en lui qui lui permettent de transformer
cette plante en chair.
Imaginez qu’il prenne au boeuf l’envie
de se dire : j’en ai assez de me promener et de brouter cette herbe. Un
autre animal pourrait le faire pour moi. Je vais de ce pas manger cet animal
!
Qu’est-ce à dire ? Le boeuf
se mettrait donc à manger de la viande ! Il est pourtant capable
de fabriquer lui-même de la chair ! Il dispose de forces le lui permettant.
Que se produirait-il donc si au lieu de végétaux le boeuf
se mettait à manger de la viande ?
Quand ces forces sont désoeuvrées
Toutes les forces qui pourraient
produire de la chair en lui se trouveraient donc désoeuvrées.
Prenez n’importe quelle fabrique devant produire une chose quelconque,
et supposez que vous ne produisiez rien, mais que vous mettiez toute la
fabrique en marche ? imaginez un peu le gaspillage de forces qui en résulterait.
Une force considérable serait donc gaspillée.
Or, dans cette hypothèse
la force ainsi gaspillée dans le corps de l’animal ne pourrait pas
se dissiper comme ça. Le bœuf déborde de cette force, elle
reste en lui ; inoccupée elle chercherait un exutoire. Elle continuerait
d’agir, et produirait en lui toutes sortes de déchets. Au lieu de
chair, ce sont des substances nuisibles qui sont fabriquées. Le
bœuf se remplirait donc de toutes les matières nuisibles possibles
s’il se mettait soudain à devenir carnivore. Il se remplirait notamment
d’acide urique et d’urate.
Or, l’urate a des habitudes particulières
: il a un faible pour le système nerveux et le cerveau.
Les boeufs deviendraient fous
Si le bœuf mangeait directement
de la viande, il en résulterait une sécrétion d’urate
en énorme quantité, l’urate irait au cerveau et le bœuf deviendrait
fou. Si nous pouvions faire l’expérience de nourrir tout un troupeau
de bœufs en leur donnant soudain des colombes, nous obtiendrions un troupeau
de bœufs complètement fous. C’est ainsi que cela se présente.
Malgré la douceur des colombes, les bœufs deviendraient fous.
Une telle chose contredit bien entendu
le matérialisme, car selon lui, si les bœufs ne mangeaient que des
colombes, ils devraient devenir aussi doux que des colombes. (...)
Le lion
Le lion mange toujours de la viande
; il n’est pas végétarien. Le lion a des intestins très
courts. Et ceux des animaux qui sont herbivores ont des intestins très
longs. Leurs intestins sont très longs. On retrouve la même
chose chez l’homme. Un homme issu d’une race ou d’un peuple quelconque
où tous les ancêtres mangeaient de la viande a déjà
des intestins plus courts. Ses intestins sont devenus trop courts pour
une vie exclusivement végétarienne. Il faut alors que l’homme
passe par tout ce qui le rend apte à conserver malgré tout
sa santé s’il ne mange que des végétaux.
Certes, il est aujourd’hui tout
à fait possible d’être végétarien. Et cela comporte
beaucoup d’avantages. Plus précisément, ne manger que des
végétaux et non de la viande est profitable dans la mesure
où l’on se fatigue moins vite. On se fatigue moins vite de l’intérieur
parce que l’on évite justement la sécrétion d’urate
et d’acide urique.
On se fatigue moins vite et on garde
la tête plus claire, on pense par conséquent plus facilement
si jamais l’on pense. Pour celui qui ne peut pas penser, il n’est bien
entendu pas profitable d’avoir une tête dégagée d’urate,
car il est indispensable, n’est-ce pas, que toute la complexion humaine
soit en accord.
Bref, il est possible à l’homme
de se rendre végétarien s’il fait un effort sur lui-même.
Il emploie alors des forces qui restent tout simplement inutilisées
chez la plupart des hommes qui mangent aujourd’hui de la viande.
Rudolf Steiner.
Santé et Maladie
Conférence du 13 janvier
1923
Editions Anthroposophiques.
Les intertitres sont de l'éditeur
Aves-vous lu Maxime Laguerre
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Un autre regard sur l'Education
Les mécanismes de la
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